[dropcap]A[/dropcap]lors que son leader vient de déclarer avoir noué une alliance avec l’ex capitaine désormais, président du Front populaire pour la démocratie et le développement (FPDD), Ben Youssouf Kéita insiste sur la nécessité d’un procès juste et équitable sur les massacres du 28 septembre 2009.
« Pour la candidature du capitaine Dadis, je ne suis pas contre parce qu’il n’a pas été condamné. Donc juridiquement, il est libre comme tout Guinéen de se présenter candidat à la présidentielle de 2015 », dit le député avant d’ajouter « mais pour moi qui suis une victime des évènements du 28 septembre, je ne peux pas accepter qu’on garde le silence sur ces tueries. J’y ai été blessé, ma femme a été traumatisée à cause de cette tragédie. Mon épouse et mes enfants vivent aujourd’hui loin de moi. Donc on a envie de comprendre ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Les femmes ont été violées par des hommes armés; des manifestants ont été tués; c’est vraiment horrible. Je pense que le capitaine Dadis doit être entendu étant donné que c’est lui qui était président à l’époque ».
Cette déclaration est faite alors que le Président de l’UFDG vient d’indiquer que son parti a noué une alliance avec l’ex président du CNDD, même si officiellement il n’exclut pas lui aussi la tenue d’un procès.
Tout porte néanmoins à croire que pour l’instant, ce qui préoccupe Cellou Dalein Diallo, c’est beaucoup plus la présidentielle de cette année. Il pense assez sur des alliances porteuses de voix pour conquérir Sékoutouréyah qu’une procédure judiciaire qui permettrait de déterminer les auteurs des tueries au stade du 28 septembre.
Le député qui a parlé avec insistance en répondant à nos questions, a semblé dire son attachement au traitement juridique de ce dossier qui traine depuis 5 ans. Ni l’Etat guinéen ni la Cour pénale internationale n’a pu permettre une avancée vers la poursuite des suspects.
Jacques Lewa
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