[dropcap]L[/dropcap]e président guinéen Alpha Condé a rejeté implicitement tout changement de date de l’élection présidentielle, affirmant mercredi à Paris que la constitution de la Guinée « impose » que ce scrutin ait « lieu à une date précise », en réponse à l’opposition qui manifeste pour obtenir une modification du calendrier électoral.
« La constitution guinéenne impose que les élections présidentielles aient lieu à une date précise, sinon il n’y a plus de pouvoir », a déclaré M. Condé à la presse à l’issue d’un entretien à l’Élysée avec son homologue français François Hollande.
« La Guinée ira aux élections présidentielles dans des conditions démocratiques », a-t-il assuré.
« Nous faisons tout pour qu’il y ait un maintien de l’ordre républicain », a-t-il encore déclaré, alors que l’opposition a appelé à des manifestations dans tout le pays jeudi pour dénoncer le « calendrier électoral de la discorde ».
L’opposition demande l’annulation du calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui renvoie les élections locales à 2016, après la présidentielle fixée à octobre 2015.
Elle redoute que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir – faute de scrutin à cet échelon depuis 2005 – ne favorisent des fraudes massives à la présidentielle si ce calendrier électoral est maintenu.
Des heurts les 13 et 14 avril entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre avaient fait deux ou trois morts, selon les bilans respectifs du gouvernement et de l’opposition, et plus d’une dizaine de blessés.
Douze personnes ont été condamnées à six mois de prison ferme à la suite de ces incidents, a-t-on appris mardi des avocats des prévenus.
Élu en 2010, M. Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, une période jalonnée de coups d’État et de répressions sanglantes.
AFP