Rentré à Conakry jeudi, le président Alpha Condé qui suivait à distance la grève des enseignants, a haussé le ton samedi en menaçant de faire fermer toute radio qui couvrirait les activités des syndicalistes de l’éducation.
Le président de la République a tenu ce discours samedi 25 novembre à l’hôtel Noom, où il présidait la clôture des 46e assises de l’union de la presse francophone et au siège de son parti, le RPG Arc-en-ciel, dans la haute banlieue de Conakry.
« Cet après-midi, je vais rencontrer le syndicat, les parents d’élèves et les patrons des radios. Nous avons signé avec le syndicat et nous sommes tombés d’accord. Pourquoi quelqu’un peut se lever et faire la rébellion ? Mais ce qui est très grave, c’est qu’il y a des radios qui diffusent les communiqués de quelqu’un qui est entré dans la rébellion. Désormais, toute radio qui diffusera le communiqué d’Aboubacar Soumah sera fermée, parce qu’elle sera complice », a martelé le chef de l’Etat.
« Nous ne voulons plus qu’il y ait l’anarchie en Guinée. Les syndicats ne peuvent pas s’engager et quelqu’un se lève pour aller contre ça. C’est l’anarchie ! Nous ne l’accepterons plus. Mais, nous souhaitons discuter avec tout le monde. Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que la presse a joué un grand rôle. Elle m’a accompagné, et je reconnais. Mais, il faut que la presse guinéenne soit à la hauteur. Heureusement, la Francophonie a dit qu’elle va les aider pour leur formation. Ils ont choisi un thème, ‘’professionnalisme et investigation’’. Nous allons accompagner la presse avec la Francophonie pour les aider pour être professionnels à faire des investigations parce que nous avons besoin et la démocratie a besoin d’une presse saine. Je suis venu pour que vous me voyiez ; je ne suis pas malade et je suis en bonne santé. Moi je vivrais encore 100 ans s’il plait à Dieu (…) », a ajouté le président Alpha Condé.
Le syndicaliste Aboubacar Soumah (secrétaire général adjoint du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée –SLECG-) est à l’origine de ‘’la grève générale illimitée’’ qui secoue le système éducatif depuis le 13 novembre dernier.
Malgré la position du gouvernement qui considère cette grève « d’illégale et sauvage » qui a déjà fait deux morts, ses meneurs continuent de justifier leur démarche.
Avec le retour du président Alpha Condé au pays, espérons que les élèves reprennent le chemin de l’école à partir du lundi prochain.
Mohamed Sylla