[dropcap]E[/dropcap]n marge de la manifestation des opposants le mardi 16 août, un jeune d’une vingtaine d’années a été fauché par une balle mortelle reçue au niveau du cou à son domicile de Bambéto. Une regrettable situation que condamne énergiquement le chef de file de l’opposition qui déplore cet acte qui a ôté la vie à un autre citoyen guinéen qui n’était même pas dans la marche.
Pour Cellou Dalein Diallo, cette manière témoigne sans doute que la police n’était pas satisfaite de la réussite de la manifestation. «Parce que la réussite c’était aussi le fait qu’il n’y ait pas eu d’incidents, de blessés ou de morts. Mais la police, habituée à tuer d’innocentes personnes, s’est livrée naturellement à ses pratiques d’un autre âge, et a tiré sur des gens. Donc, Thierno Hamidou Diallo est décédé immédiatement. Mais il y a un autre qui a été blessé au cou et qui se trouve entre la vie et la mort actuellement. Il est hospitalisé à l’hôpital Sino-guinéen. Nous souhaitons que Dieu l’aide à recouvrer sa santé et qu’il soit sauvé», a-t-il formulé.
Poursuivant, la figure de proue de l’opposition enseigne qu’on ne doit pas faire usage d’une arme à feu, aller jusqu’à tuer un citoyen dans le cadre d’un maintien d’ordre. «C’est interdit. Et surtout lorsqu’on tire sur de paisibles citoyens qui étaient simplement en train de retourner à leurs domiciles après la fin de la manifestation», a déploré l’opposant.
Outre la forte mobilisation et surtout le calme et la sérénité qui ont caractérisé cette manifestation, l’ancien Premier ministre retient bien une leçon de celle-ci.
«Ce qu’il faut dire, il faut saluer la diligence et la célérité avec lesquelles le gouvernement a mené les enquêtes et identifié le présumé coupable. Mais si le gouvernement avait agi comme ça depuis 2011, on n’aurait pas eu autant de morts».
A titre d’exemple, le président de l’UFDG indique que lorsqu’on a tiré sur Zakaria, au même carrefour de Bambéto, à côté de lui-même sa voiture, si à l’époque le gouvernement avait accepté de mener les enquêtes pour identifier l’auteur du crime, le déférer devant les tribunaux, il n’aurait pas eu les 73 morts que lui et ses pairs sont en train de déplorer aujourd’hui.
«Pourquoi Alpha Condé a attendu tant de temps ? Hier, il a exigé que le coupable soit retrouvé. Et tout de suite, il a été retrouvé. Pourquoi il ne l’a pas fait pour les 72 autres avant Thierno Hamidou Diallo ?», demande-t-il de savoir.
Qui mieux pour répondre donc à Cellou Dalein Diallo ? Là est la question. En tout cas, il y a un adage populaire dit que le silence devant le crime a ses implications dans le crime commis.
Mady Bangoura
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