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Cherté de vie et grogne sociale en vue : l’année de tous les dangers

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ville_de_kankan_haute_guinée_conakry_marché[dropcap]L[/dropcap]’année 2016 risque d’être une année difficile pour les Guinéens, qui devront contre leur gré, se serrer la ceinture, face à la récession dans laquelle notre économie se trouve plongée par la faute de la mauvaise gouvernance. La hausse des prix des denrées qui s’annonce, risque de susciter la grogne sociale, avec un gouvernement qui ne veut faire aucun effort, pour sauver le pouvoir d’achat des ménages.

Les discussions entre le gouvernement et les syndicats autour de la baisse des prix du carburant à la pompe, devraient sans doute déboucher sur un accord ce lundi. C’est du moins ce que souhaitaient de nombreux citoyens, au moment où nous mettions sous presse. Les deux parties n’étant pas parvenues la semaine dernière à s’entendre sur la satisfaction de la plateforme revendicative des centrales syndicales.

Car la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), demandent la baisse du prix du litre du carburant à 5000 francs guinéens, conformément à l’accord sur la flexibilité des prix des produits pétroliers. Le gouvernement ne semble pas partant pour cette exigence, arguant que le pays a ses finances complètement au rouge. Les syndicats menacent toutefois de recourir aux moyens légaux, pour se faire entendre. Ce qui va sans dire, qu’elles pourraient appeler à la grève, à l’allure où vont les choses.

Ces centrales syndicales, il faut le rappeler demandent au gouvernement de baisser le prix du litre d’essence à la pompe à 5000 francs guinéens. Mais le gouvernement n’a pour le moment pas donné un avis favorable à cette requête. Les automobilistes continuent donc d’acheter le litre de carburant à 8000 francs guinéens à la pompe.

Il faut rappeler que les négociations ont démarré le lundi dernier autour des revendications des syndicats, dans l’espoir qu’une solution soit trouvée le vendredi 29 janvier. Mais hélas, ce ne fut nullement le cas. Mamady Youla et son équipe étant déterminés à avoir le dernier mot dans ces négociations. Leur objectif est de convaincre l’opinion que les caisses de l’Etat qui seraient vides, ont grand besoin des taxes prélevées sur les produits pétroliers, pour faire face aux dépenses publiques.

Mais les Guinéens ne sont pas dupes, et se disent que c’est au gouvernement de revoir son train de vie à la baisse, et non à la population de supporter les effets pervers de la mauvaise gouvernance du gouvernement de Saïd Fofana. Qui se serait livré à un « surinvestissement » dans des ouvrages, à travers des marchés gré à gré accordés à des proches du palais.

Le président Condé qui n’est pas pour une baisse des prix de l’essence à la pompe, l’a fait savoir, lors de son récent séjour en France. Dans un entretien accordé à la presse française, Alpha Condé a justifié sa position en ces termes : « avant de parler de la baisse du prix de carburant, la Guinée est un pays exportateur. Est-ce que vous savez que le prix du fer et de la bauxite a baissé avant que le carburant ne baisse. Le fer a subi une chute de presque 130 dollars à 30. Il en va de même pour l’or, le diamant. Tous les prix des matières premières que nous exportons ont chuté. Ensuite il faut comparer le prix du carburant aujourd’hui en Guinée, au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire. Il ne faut pas que la Guinée importe le carburant et que les gens aillent le revendre dans les pays voisins », a-t-il souligné.

Puis d’ajouter que « tous les prix des matières premières que nous exportons se sont effondrés. En Guinée, le Fonds monétaire international nous a demandé d’augmenter le prix du carburant. La baisse des prix des matières premières a affaissé nos ressources. Lorsque le pays n’a plus de ressources comment on va payer les travailleurs ? Si nos ressources baissent au niveau de la bauxite, du fer, de l’or comment va-t-on trouver d’autres ressources ? », s’est demandé le président, qui semble préoccupé par la question. C’est ainsi que dans son argumentaire, Alpha Condé a rappelé que « le prix du fer et de la bauxite a baissé bien avant la baisse du prix du pétrole. C’est un affaissement général, pas seulement du pétrole. Donc, il faut faire la balance entre ce que nous perdons dans la baisse du prix de bauxite, du fer, de l’or et du diamant et la baisse du pétrole pour savoir exactement ce que la Guinée va perdre », a-t-il expliqué.

Pour finir, le chef de l’Etat a dit qu’au Sénégal l’essence coûterait « l’équivalent de 11.000 francs guinéens. Ce qui comparé à la Guinée, où le litre ne coûte que 8000 GNF, semble plus couteux. »

Avec cette posture adoptée par le chef de l’Etat, rien ne semble annoncer la volonté du gouvernement de revoir les prix du carburant à la baisse. Va-t-on alors assister à un bras de fer entre le pouvoir et les syndicats, qui menacent de déclencher une grève ?

In Le Démocrate, partenaire de Conakryinfos

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