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Congo : L’opposition appelle à la « désobéissance civile » jusqu’au « retrait » du projet de Constitution

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[dropcap]L[/dropcap]es résultats du référendum constitutionnel de dimanche au Congo sont « nuls et de nul effet », a affirmé mardi une des deux principales coalitions de l’opposition au président Denis Sassou Nguesso, appelant à « la désobéissance civile jusqu’au retrait » du projet de nouvelle constitution.

sassou_nguessoDans une déclaration lue à la presse à Brazzaville, cette plateforme d’opposition, le Frocad, « demande le retrait du projet purement et simplement, la libération des militants arrêtés, la levée de la mesure d’assignation à résidence de certains leaders et la tenue rapide d’un dialogue inclusif ».

Les autorités ont annoncé mardi matin que le projet de constitution permettant à M. Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat en 2016 avait été adopté à l’issue du référendum de dimanche, où le oui l’a officiellement emporté à 92,26% avec un taux de participation de 72,44%.

L’opposition avait appelé à boycotter cette consultation populaire qu’elle avait qualifiée de « coup d’État constitutionnel ».

« Le scrutin n’a été ni libre, ni juste, ni équitable, ni transparent. C’est un simulacre de scrutin qui s’est déroulé dans un état de siège », estime le Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique), faisant référence à l’interdiction des rassemblements publics pendant la semaine avant le vote et aux violences meurtrières ayant précédé le scrutin.

« Nous allons continuer la désobéissance civile jusqu’au retrait de ce projet de constitution qui est une mascarade », a déclaré à la presse Guy-Romain Kinfoussia, porte-parole du Frocad.

« Le dialogue que nous réclamons s’articulera exclusivement autour de la gouvernance électorale », a-t-il ajouté, faisant référence à la présidentielle à venir censée avoir lieu mi-2016.

Revenu au pouvoir par les armes en 1997, M. Sassou Nguesso cumule 31 ans à la tête du Congo.

« Nous prenons note » des résultats du référendum, a déclaré laconiquement à Paris un porte-parole du Quai d’Orsay, ajoutant que le président français François Hollande avait « rappelé la position de la France la semaine dernière ».

Avant le scrutin, l’Élysée avait redit à propos du Congo que M. Hollande souhaitait d’une manière générale « que les constitutions soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables ».

Formé autour de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le parti de l’ancien président Pascal Lissouba, contraint à l’exil en 1997, le Frocad rassemble essentiellement des opposants de longue date à M. Sassou Nguesso.

L’autre coalition opposée au référendum, l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) a été formée en août par d’anciens alliés du président entrés en dissidence.

Deux de ses chefs, Guy Brice Parfait Kolelas et André Okombi Salissa, tous deux anciens ministres de M. Sassou Nguesso, sont assignés à résidence à Brazzaville depuis près d’une semaine.

Les résultats publiés mardi « vont à l’encontre de la réalité et de la vérité », a déclaré à Paris Charles Zacharie Bowao, récent transfuge du Parti congolais du travail (PCT) de M. Sassou et membre fondateur de l’IDC.

« Un référendum illégal, ce n’est pas un référendum. Pour nous c’est un coup d’État qui n’a pas d’avenir. Nous n’accepterons pas, nous continuerons à œuvrer pour faire échec à ce coup d’État », a-t-il ajouté.

« La désobéissance civile se poursuit », a-t-il annoncé, « un certain nombre d’actions pacifiques [vont être relancées] pour continuer à dire non au coup d’État »

Selon les observations de plusieurs journalistes de l’AFP à Brazzaville et à Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, dans le sud, et les informations récoltées dans plusieurs autres grandes villes dans diverses régions, les électeurs semblent avoir largement boudé les urnes dimanche.

Lundi, un des chefs du Frocad, Pascal Tsaty Mabiala, avait estimé que la participation n’avait pas dépassé « 10% ».

AFP

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