Ebola : les deux Américains infectés sauvés par un sérum expérimental ?
[dropcap]L[/dropcap]es deux médecins américains contaminés par le virus Ebola ont reçu jeudi un sérum jamais testé sur l’être humain. Selon CNN, ils auraient été « vraisemblablement sauvés ».
Un remède miracle ? Deux médecins bénévoles pour l’organisation caritative chrétienne Samaritan’s Purse, basée au Liberia, ont contracté le virus Ebola il y a plus d’une semaine. Alors qu’il n’existe aucun vaccin ni traitement contre ce virus particulièrement dangereux, ces deux Américains, Kent Brantly et Nancy Writebol, pourraient avoir été sauvés grâce à un sérum jamais testé sur l’homme.
Selon la chaîne américaine CNN, un responsable des autorités sanitaires américaines a en effet proposé d’administrer aux deux médecins des fioles d’un sérum mis au point par la société de biotechnologie Mapp Biopharmaceutical. Si ce sérum n’est pas véritablement secret – des essais ont fait l’objet d’une publication dans les Annales de l’académie américaine des sciences (PNAS) en 2012 – il avait, jusqu’à présent, seulement été testé sur des macaques.
Une procédure habituellement interdite
Les deux médecins ont donc accepté d’être les premiers cobayes humains de ce protocole biologique alors que les bénévoles ont été respectivement contaminés il y a neuf et six jours. Les fioles de ce sérum (un anticorps développé à partir de cellules de souris infectées) sont arrivées au Liberia jeudi matin, où se trouve toujours Nancy Writebol. Une heure après avoir pris le sérum, l’état de Kent Brantly s’est considérablement amélioré, rapporte CNN. Ce médecin âgé de 33 ans a depuis été rapatrié aux Etats-Unis dimanche, où il est soigné en quarantaine. Nancy Writebol, quant à elle, doit être rapatriée ce mardi, son état s’étant stabilisé après avoir reçu deux fioles du probable remède. Il est toutefois impossible de savoir pour le moment si le traitement est responsable de cette rapide amélioration ou si les deux malades se sont remis naturellement, comme d’autres avant eux.
Pour tenter de sauver ces deux citoyens américains, une procédure exceptionnelle a dû être déclenchée. L’administration d’un médicament non-autorisé par l’agence sanitaire est en effet interdite, hors essais cliniques, aux États-Unis comme en Europe, rappelle Le Figaro. Mais l’agence américaine du médicament (FDA) dispose d’un mécanisme d’exception, appelé « compassionate use ». Une procédure qui aurait été déclenchée dans le cas des deux médecins.
Metronews