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Face à la chute des cas d’Ebola, les centres de traitement réduisent leur capacité

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[dropcap]L[/dropcap]a première tente du centre de traitement d’Ebola de Médecins sans Frontières (MSF) à Monrovia est démontée et son armature en bois incinérée. Le Liberia, comme la Guinée et la Sierra Leone, espère que la terrible épidémie est enfin sur le point de s’éteindre.
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Ouvert en août 2014 avec 120 lits, le centre de MSF à Monrovia a dû plus que doubler sa capacité, pour devenir le plus grand centre de traitement d’Ebola jamais construit, au plus fort de l’épidémie, quand il en était réduit à renvoyer des patients, faute de place.

Cinq mois plus tard, pour la première fois depuis son ouverture, il ne comptait le 17 janvier aucun patient, et seulement deux en début de semaine, grâce au reflux de l’épidémie dans les trois pays les plus touchés, particulièrement spectaculaire au Liberia.

« Compte tenu de cette baisse significative, nous avons jugé utile de réduire le centre de traitement », a expliqué à l’AFP Duncan Bell, coordinateur de MSF pour le Liberia, sur le site où le personnel démontait plusieurs tentes et incinérait les structures en bois.

« Nous avons à présent 60 lits et nous espérons descendre à 30 fin février », a-t-il indiqué, soulignant que MSF « avait les moyens de remonter à 120 lits en 24 heures si le besoin s’en fait sentir ».

L’ONG, en pointe dans l’épidémie, a traité environ 5.000 malades, soit près du quart des quelque 22.000 cas recensés. Elle n’en compte plus qu’une cinquantaine dans ses huit centres en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, le pays où la situation reste la plus préoccupante.

« Le centre Ebola de MSF le plus actif est actuellement celui de Prince of Wales, à Freetown, qui accueillait 30 patients le 24 janvier », selon un communiqué publié lundi par l’ONG.

« Nous sommes sur la bonne voie, mais il sera difficile de ramener ce chiffre à zéro si on n’améliore pas les capacités à signaler de nouveaux cas et à identifier les personnes ayant été en contact avec eux », souligne Brice de la Vingne, directeur des opérations de MSF, cité dans le texte.

– Personnel médical décimé –

La présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, s’est félicitée lundi au Parlement que le pays soit tombé à « une moyenne d’un ou deux cas par jour, dans seulement deux provinces » sur 15.

« Nous savons que nous devons continuer inlassablement les pratiques et les procédures qui nous ont amenés jusque là. Nous devons réussir la transition du traitement à la prévention en refondant notre système de santé », a-t-elle néanmoins reconnu.

Car le virus, qui se transmet par les fluides corporels, a décimé les soignants, dans des pays aux systèmes de santé déjà sinistrés.

« La paralysie du système de santé publique représente un autre défi », selon Karline Kleijer, coordinatrice d’urgence MSF, citée dans le communiqué: « Environ 10% du personnel médical sierra-léonais est mort du virus Ebola, le système de santé a été bouleversé et les personnes souffrant de maladies autres qu’Ebola peinent à avoir accès aux soins ».

En Guinée, un progressif retour à la normale se confirme, avec la réouverture lundi par le Sénégal de ses frontières terrestres avec ce pays, fermées depuis cinq mois, et qui intervient une semaine après la rentrée des classes, programmée pour le 2 février au Liberia et fin mars en Sierra leone.

Mais la résistance des populations à des consignes et des mesures de prévention perçues comme autoritaires continue à freiner l’éradication de l’épidémie, qui s’est déclarée dans le sud du pays en décembre 2013.

Cette épidémie – la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976 – a fait près de 9.000 morts identifiés selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 25 janvier, qui le juge cependant sous-évalué.

 

 

 

 

AFP

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