[dropcap]L[/dropcap]a mosquée du célébrissime érudit de Kankan, Elhadj Cheick Souleymane Sidibé, dans le district de Djanssoumana, son village natal, situé à une trentaine de kilomètres du centre-ville de Kankan, a été incendiée vendredi matin par des individus non encore identifiés.
L’incendie n’a pas enregistré de perte en vie humaine, mais les dégâts matériels sont énormes. Le feu a consumé les livres saints, des objets de valeur et les moquettes installées dans la mosquée de l’érudit.
Le drame s’est produit vendredi aux environs de 11 heures, peu après le nettoyage de la mosquée pour accueillir les fidèles pour la prière de vendredi, selon un proche de l’érudit joint par Conakryinfos.
« Les talibés (élèves coraniques) venaient de nettoyer la mosquée quand ils ont soudainement aperçu la fumée et les flammes qui y venaient. C’est ainsi qu’ils ont informé les membres de la famille d’Elhadj Cheick Souleymane qui ont tenté d’éteindre le feu, mais en vain », a indiqué un proche de l’érudit qui accueille chaque vendredi au sein de cette mosquée, des centaines de fidèles d’horizons divers pour suivre ses prédications et ses bénédictions.
Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur l’origine de cet incendie criminel qui ne cesse de susciter de vives inquiétudes sur la sécurité du jeune érudit dans une région, où il est devenu la risée de toutes les jalousies à cause de sa célébrité et sa volonté inlassable de persuader les gens à abandonner pratiques animistes en lieu et place de l’islam dont il ne cesse de faire la promotion.
En outre, ce drame relance la problématique de la violence des habitants de la ville de Kankan qui sont prêts à tout prix de se livrer au vandalisme aux édifices publics et privés.
Informé de l’incendie de la mosquée de l’érudit, le préfet de Kankan a immédiatement pris les dispositions pour instruire les services de sécurité la justice qui aurait déjà ouvert une enquête.
De sources concordantes, la famille de l’érudit accuse certaines familles rivales qui seraient mécontentes du fait que sa mosquée draine plus de fidèles du village et des quatre coins de la Guinée en lieu et place de la mosquée du village dont son père a été imam avant sa mort.
Selon plusieurs sources, l’auteur de l’incendie a écartelé une lame de la fenêtre pour mettre délibérément le feu dans la mosquée (voir photo).
En attendant d’identifier les auteurs de l’incendie de la mosquée de l’érudit, le nom d’une ressortissante du village vivant à Conakry, et séjournant actuellement dans la localité, est cité comme le principal instigateur de ce drame qui a indigné l’opinion publique.
Il s’agit de Mme Doussou Sidibé, la directrice administrative et financière de l’institut supérieur des arts de Guinée (ISAG) de Dubreka que des proches de l’érudit accusent d’avoir commandité l’incendie de sa mosquée.
Selon nos sources, face à l’ampleur des dégâts, une dizaine de personnes ont été interpelées de vendredi à samedi dans le but de faire toute la lumière sur cet incendie criminel.
Connu pour ses grandes rencontres de prêches et de bénédictions, Elhadj Cheick Souleymane Sidibé est un érudit qui a bâti sa célébrité dans la promotion de l’islam à travers son association « Nourdine Islam » qui lui a valu le titre d’Ambassadeur de l’UNESCO pour la paix.
Chaque année, il organise un grand rassemblement pour célébrer le Maouloud (célébration de la naissance du prophète Mahomet-PSL-), auquel prennent part des milliers de fidèles venus des quatre régions de la Guinée et de l’étranger pour bénéficier de ses bénédictions.
Mohamed Sylla
Conakryinfos.com