[dropcap]D[/dropcap]écidément, le pays d’Alpha Condé est en passe de devenir un Etat d’élections cycliques. Puisque pas deux années ne se passent désormais sans que des élections ne soient programmées par l’organe de gestion de celles-ci. Les communales, séparées des élections de quartiers et de districts, sont annoncées pour le 18 décembre 2016. Les locales, certes en 2017. Les législatives dans l’année qui suivra. Alors que la présidentielle doit se tenir en 2020.
Un cycle d’élections qui n’est pas sans conséquences notamment sur l’économie du pays déjà en récession. Et aujourd’hui, les acteurs politiques sont divisés sur le chronogramme des élections locales récemment programmées par la Commission électorale nationale indépendante.
Au Palais du peuple où se tient actuellement un cinquième dialogue, aucun consensus n’est trouvé entre les parties. L’opposition exige le couplage des communales et des communautaires. La mouvance, quant à elle, approuve la décision de la CENI.
Si l’accord trouvé entre les acteurs politiques sur l’assainissement du fichier électoral est salué par de nombreux observateurs, toujours est-il que la question sur le chronogramme des élections locales risque de raviver les tensions, même si la mouvance fonde l’espoir de voir les différentes parties s’accorder sur cette autre question.
« Aujourd’hui, nous sommes devenus quasiment un pays d’élections. Si on découple aujourd’hui deux élections locales pour en faire des élections différentes, un jour, on va nous dire de découpler les élections législatives sur les listes nationales et à l’uninominale. Et tous les ans, nous serons en élections. Nous devons sortir de cela », exhorte l’incarnation de la quatrième force politique du pays, le Dr Faya Millimouno, par ailleurs président du Bloc libéral.
Au regard de la qualité des discussions qu’il y a eu jeudi entre les acteurs de la classe politique, l’honorable Amadou Damaro Camara espère qu’un compromis sera trouvé durant les prochaines rencontres.
« J’avoue que nous avons eu de très longues discussions. Des discussions houleuses. Et nous espérons, la nuit portant conseil, que chacun pourrait éventuellement consulter la base ou le sommet. Et on pourrait arriver à trouver un point d’accord entre les parties ».
Pour le président du cadre de ce dialogue, ça durera le temps que ça durera, mais il sortira de cette rencontre un consensus au bénéfice du pays.
« Le dialogue, c’est le jeu des idées. Puisque le dialogue n’est pas défini dans le temps. Ben, on continue », lâche le général Boureima Condé.
Et comme ne voulant plus être victime de duperie, l’opposition, au sortir de ce dialogue, exige également des garanties pour le respect des accords qui seront issus de celui-ci. Ce, à travers l’adoption d’un statut pour conférer une base légale au compromis. Chose qu’Alpha Condé avait d’ailleurs promise à son principal opposant Cellou Dalein Diallo le 1er septembre à son palais de Sèkhoutouréya.
Mady Bangoura
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