Les conducteurs de mototaxis défient les autorités et paralysent la circulation à Conakry
[dropcap]C[/dropcap]es derniers temps, le régime du président Alpha Condé connait une désobéissance civile à grande échelle qui risque d’affaiblir les institutions de la République.
Par les temps qui courent, le Guinéens sont capables de faire partir un préfet, un gouverneur ou un maire dont la tête ne leur plait pas. D’où la faiblesse du pouvoir central face à la gestion de certaines crises à Conakry et à l’intérieur du pays.
Dans la matinée de mardi 23 août, une centaine de conducteurs de mototaxis a paralysé la circulation dans plusieurs quartiers de Conakry pour protester à la mesure du ministère de l’Intérieur interdisant la circulation des mototaxis dans la capitale.
Assis sur leurs motos, des jeunes se sont regroupés au rond-point de Matoto pour organiser une marche à moto sur l’autoroute Fidel Castro sur une distance de plusieurs dizaines de kilomètres.
Le ronronnement des moteurs de motos a provoqué une scène de pagaille indescriptible, poussant d’autres usagers de la route à s’éloigner des manifestants.
Cette manifestation a provoqué la paralysie de la circulation par endroits, notamment à Matoto, où des conducteurs de motos ont régné en maitres pendant plus de deux heures, sans aucune intervention des forces de l’ordre.
Pendant leur manifestation, les conducteurs de motos ont scandé des slogans hostiles au président Alpha Condé et aux autorités de la police routière.
« Alpha Condé, zéro! Alpha Condé, zéro! Alpha Condé, zéro! », scandaient-ils sur des motos qui faisaient rouler parfois avec fantaisie.
Face au business de mototaxis qui est actuellement embrassé par la plupart des jeunes sans emploi, les autorités vont-elles revenir sur leur décision ?
En tout, les conducteurs de motos continuent de protester contre la décision qui commence à pénaliser certains habitants de la capitale, déjà habitués à emprunter ces moyens de déplacement pouvant atteindre tous les endroits, même les plus enclavés.
Les autorités justifient l’interdiction des mototaxis dans la capitale par le souci de diminuer les risques d’accidents auxquels sont exposés les conducteurs et les passagers de ces engins.
Une autre raison de la mesure est la diminution des embouteillages que ces mototaxis provoquent dans les grands carrefours qu’ils ont transformés en « point de stationnement ».
En attendant la nouvelle réaction des autorités, les conducteurs de mototaxis continuent d’exercer en cachette « leur métier » qui leur permet de joindre les deux bouts.
Mohamed Sylla
Conakryinfos.com