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Les déchets, les politiques et la citoyenneté

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[dropcap]L[/dropcap]’insalubrité est un phénomène difficile à cerner en Guinée. Les tonnes de déchets sont produites chaque année par les ménages et leur ramassage pose un véritable problème.

Déchest

Il suffit de faire un tour dans la capitale pour constater à travers les rues et marchés les immondices qui jonchent par tout. S’il est à reconnaître des efforts du gouvernement à travers le projet les filets sociaux productifs qui semblent lutter inlassablement contre les ordures à Conakry, il faut aussi dire que la stratégie n’est vraiment pas durable, sachant bien entendu que le transfert des déchets évoque toutes les raisons de la persistance même du phénomène.

Les déchets sont déjà trop nombreux à la décharge publique de Hamdallaye Concasseur. L’endroit n’est plus idéal pour en accueillir davantage  en raison de l’urbanisation poussée dans cette localité. On propose de trouver une décharge à la périphérie de Conakry mais encore aucune décision dans ce sens. Pourtant la résolution partielle de ce problème passe par là on dirait.

La question des structures de ramassage des ordures est aussi difficile à comprendre. Les politiques n’encouragent pas assez la collaboration entre les ménages et Petites et moyennes entreprises qui ont pour vocation d’assurer le ramassage et le transport des déchets des foyers vers les points de regroupement. Le schéma a du mal à fonctionner normalement. Si ce ne sont pas les ménages qui ne s’acquittent pas correctement de leurs charges, ce sont les PME qui ne respectent pas les rendez-vous. Conséquence : les ordures prennent du temps dans les quartiers et les citoyens profitent de la pluie pour les évacuer sans se soucier qu’elles finissent dans d’autres ménages si ce n’est sur les voies publiques.

Manque de civisme ? Ce n’est pas faux. Cependant il faut imaginer qu’un investissement qui faciliterait l’achat et l’installation des poubelles à usage public dans les quartiers pourrait minimiser les risques liés à cette réalité des plus lamentables. Une communication destinée à changer le comportement des citoyens aiderait à la réussite d’une telle démarche.

Les déchets plastiques représentent un véritable problème. Ils ne se détruisent pas s’ils ne sont repris pour être réutilisés. Encore les  biodégradables offrent une opportunité de développement de stratégies prometteuses notamment dans la production d’engrais ou de l’énergie renouvelable. Il reste encore à élaborer autour de ces réflexions qui ne sont pas les premières, des microprojets dans des délais sensiblement brefs avant d’arriver à des mégaprojets qui vont soutenir la croissance dans le pays. Ce serait un exploit car le développement partirait des ordures ménagères qui pour l’heure représentent une sérieuse menace pour la santé.

Les autres ont réussi tout près de nous au Burkina Faso et au Sénégal. Tout n’y est pas parfait mais la démarche prouve qu’il suffit qu’il y ait des réflexions lucides autour du sujet et des volontés politiques d’aller vers la recherche des solutions pour y arriver.

Ce serait aussi de la citoyenneté, lorsque les pouvoirs publics se préoccupent réellement de la question des déchets. Le gouvernorat sous les directions du militaire Sékou Resco Camara et Soriba Sorel Camara ont continué à faire de la question un instrument de propagande. Ils ont dilapidé des milliards de francs guinéens pour un résultat assez médiocre. On ne dirait pas que le fait de confier la gestion des ordures au ministère de l’administration du territoire a apporté des solutions fiables. Même pas. Des réflexions doivent continuer jusqu’à la mise en place d’un service compétent chargé de l’assainissement dans les grandes villes du pays. On lui imprimera la grande mission de sensibilisation, de contrôle sur l’hygiène et de sanction contre les contrevenants.

 

 

Jacques Lewa

666 415 406

Conakryinfos.com

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