Les vigiles du RPG Arc-en-ciel dénoncent l’indifférence du bureau exécutif après le décès d’un des leurs

Les agents de la sécurité civile basés au siège du RPG Arc-en-ciel ont refusé samedi 19 août, d’assurer le maintien d’ordre pendant la tenue de l’assemblée générale hebdomadaire du parti au pouvoir.

Ces vigiles justifient leur décision par le refus du bureau politique national de venir en aide à leur collègue Aboubacar Fatou Soumah, 25 ans, célibataire décédé vendredi sans aucun soutien du bureau politique national du parti.

Samedi matin, ces vigiles  ont brillé par leur absence à l’entrée et à l’intérieur du siège. Seul deux vigiles dont une femme d’une société de sécurité et de surveillance étaient postés devant le portail du siège pour fouiller le contenu des sacs des militants et visiteurs venus prendre part à l’assemblée générale.

D’habitude, ces vigiles étaient postés un peu partout au siège pour non seulement maintenir de l’ordre, mais aussi assurer la sécurité des militants et toute les personnes venues prendre part à l’assemblée générale. Mais ce samedi personne n’y était.

En pleine assemblée, ces jeunes vigiles en groupe, larmes aux yeux, habillés  en  maillots jaunes accompagnés de la fanfare ont faire leur entrée dans la cour du siège brandissant la photo de leur collègue décédé dans des conditions misérables.

Très touché par l’attitude du bureau politique national, Louceny Dioubaté, commandant de la brigade revient sur la scène « nous prions pour le repos de l’âme de notre ami brigadier Aboubacar Fatou Soumah. C’est le mercredi passé  au retour de notre réunion hebdomadaire qu’il est tombé dans un caniveau sans que personne ne le sache pendant 24 heures, où d’ailleurs il a passé la nuit. C’est le lendemain que l’un de nos brigadiers l’a trouvé couché dans le caniveau, mais en ce moment il n’était pas mort. On a appelé ‘’papa’’ qui a mis une voiture à notre disposition pour le transporter à l’hôpital du camp Alpha Yaya Diallo, où  le traitement de notre ami a été pris en charge par Ansoumane Damaro Camara. De là-bas, on l’a envoyé à l’hôpital du camp Samory Touré où il a rendu l’âme ».

Malgré les multiples appels et informations, selon Louceny Dioubaté, aucun membre du bureau politique national n’est venu ni à l’hôpital ni à l’enterrement d’Aboubacar Fatou Soumah alias ‘’ Toumba’’.

«  Dès après son décès, on a informé le bureau politique national du parti pour qu’il nous vienne en aide, mais personne n’est venu ; seul le jeune Damaro, le reste aucun membre du bureau politique n’y était présent jusqu’à l’enterrement. Chose qui nous a choqués et que nous déplorons. Tout le travail qu’on fait pour ce bureau politique national est resté vain. Il nous a mal récompensé, c’est décevant, c’est regrettable ».

Prenant la parole dans ce sens, la coordinatrice nationale du RPG Arc-en-ciel Nantou Chérif a déclaré qu’il est donc temps de demander pardon.

« J’ai posé la question à certains membres du bureau politique, ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas au courant. Donc ce qu’on va faire, après la réunion nous allons nous réunir dans la salle de réunion avec les vigiles qui sont dans cette salle pour demander pardon. Pour demander pardon, on devrait être là-bas en masse, le RPG devrait être là-bas en masse. Vraiment j’ai été émue et désolée d’apprendre que personne n’a été à son enterrement ».

Pour Nantou Chérif, il faudrait chercher à situer les responsabilités dans cette affaire.

« On va se réunir aujourd’hui. Ce qu’on à dire, on va leur dire. Nous allons nous excuser, car c’est une faute grave. Mais j’aimerais savoir à qui ils ont dit que le vigile est décédé. Si lui n’a pas fait la commission aux  autres membres du bureau politique, c’est lui qui est fautif et on va en parler tout de suite après la réunion », a-t-elle conclu.

Balla Moussa Traoré