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L’homme-orchestre Kemo Kouyaté a rejoint sa dernière demeure dans l’honneur !

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Décédé mercredi des suites de maladie, l’homme-orchestre Kemo Kouyaté a rejoint ce vendredi 21 juillet sa dernière demeure au cimetière de Yimbaya-Tannerie, dans la commune de Matoto, en haute banlieue de Conakry.

Auparavant, des hommages dignes d’un artiste de renommée internationale lui ont été rendus dans la salle des Congrès du Palais du Peuple, où son corps a été exposé, par ses amis, collaborateurs, parents et membres du gouvernement.

Dans des chansons funèbres pleines d’émotion, de tristesse et de compassion, ses collègues musiciens lui ont aussi rendu des hommages nourris, où ils souligné son talent, son mérite, mais surtout sa polyvalence dans le maniement des instruments de musique.

De l’avis de ses pairs musiciens, Kemo Kouyaté, né à Siguiri en 1947, est l’un des rares musiciens au monde à savoir jouer une dizaine d’instruments de musique traditionnels et modernes, d’où son nom d’homme-orchestre.

Dans son témoignage, Alpha Kouyaté, l’oncle maternel de Kemo Kouyaté, a raconté que l’homme-orchestre n’a fait que trois semaines à l’école primaire de Siguiri, avant que le destin ne commence à écrire sa vie dans la musique. C’est ainsi, poursuit-il, qu’il est venu un jour reprendre le jeune Kemo des bancs de l’école pour le remplacer par son frère  aîné Kabinet Kouyaté.  Il jouait tous les instruments à corde avec une égale compétence, dont entre autres, la kora, la guitare, le sitar, le balafon (xylophone), le piano, l’orgue, la guitare espagnole et la flûte.

Après son court séjour à l’école, Kemo Kouyaté s’est vite illustré dans la musique, d’abord en tant que balafonniste dans l’ensemble instrumental du Mali à Bamako au début des années 70, avant qu’il ne se retrouve à Conakry comme accompagnateur dans l’orchestre national Balla et ses Baladins.

A Conakry, de nouvelles perspectives s’ouvrent au jeune Kemo Kouyaté, surtout quand il a été demandé  à Miriam Makeba de choisir des musiciens dans les orchestres nationaux de Guinée. Grâce à son talent, Kemo Kouyaté s’est retrouvé comme guitariste parmi les heureux élus avec qui Mama Africa a fait plusieurs fois le tour du monde.

Malgré cette consécration universelle, Kemo Kouyaté ne se détachera jamais de la musique traditionnelle qu’il enrichira à partir de tous les genres musicaux.

De son vivant, Kemo Kouyaté a accompagné tous les grands noms de la musique guinéenne et de la sous-région, tels Mory Kanté, Ami Koïta, Salif Keita et Aicha Koné.

Membre de la grande famille Kouyaté, Mory Sidima Kouyaté se souvient des vertus et de la qualité des relations humaines de Kemo Kouyaté qui était, selon lui, « un homme humble, serviable et profondément humain ».

« Il avait des relations privilégiées avec la famille Kouyaté de Gnagassola, car adulé par feue Nama Koumba Kouyaté et feu capitaine Dje Mory. Il a participé à tous les festivals organisés à Gnagassola. En juin 2008, il a fait une prestation remarquable au balafon avec la famille Dokala à la deuxième édition de ce festival. Personne ne pourra plus jamais joué à la guitare comme Kemo l’a fait. Il s’en va avec ses doigts de fée laissant la musique guinéenne et ouest-africaine orpheline pour toujours. Il y aura certes des guitaristes de talent comme on en a d’ailleurs maintenant. Mais il n’y aura plus jamais de Kemo Kouyaté », a-t-il indiqué.

Quant à Nestor Bangoura, ami d’orchestre du défunt, il  qualifie aussi Kemo Kouyaté d’homme affable, respectueux, aimable et travailleur’’.

« Je suis très ému aujourd’hui par la perte de cet homme si grand dans son âme, si grand dans son cœur. Une fois à Dakar, il a composé une chanson qui faisait l’éloge de la patrie guinéenne. Lorsque Miriam Makeba chanta cette chanson, on  a été honorés », s’est rappelé M. Bangoura.

Visiblement marquée par la grandeur des hommages rendus à Kemo Kouyaté, le porte-parole de la famille Kouyaté, Mory Sidima Kouyaté a remercié les autorités à tous les niveaux, singulièrement la Première Dame de la République, Mme Djènè Kaba, le ministre de la Culture, Siaka Barry, ainsi qu’à ceux ou celles qui ont agi à titre personnel  comme Hadja Saran Daraba, pour tout ce qu’ils ont fait pendant les deux années de maladie de l’homme-orchestre.

Âgé de 70 ans, Kemo Kouyaté qui a perdu son épouse Fanta Kéita il y a quelques mois, laisse derrière lui 9 enfants, plusieurs neveux et petits enfants.

 

 

 

Balla Moussa Traoré

 

 

 

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