Rien ne va plus à l’Office guinéen de publicité (OGP), où les jours se suivent et se ressemblent pour les travailleurs. Et pour cause !
Déjà étouffés par les dettes contractées auprès des banques primaires, les travailleurs de l’OGP ne sont toujours pas entrés en possession de leur salaire du mois d’octobre qui a expiré depuis plus de trois semaines.
Selon un employé de cette boite requérant l’anonymat, le personnel se retrouverait dans cette situation aujourd’hui à cause de la dilapidation des recettes par son directeur général, Paul Moussa Diawara qui, soutient-il, est plus soucieux de la bonne marche des activités de son parti politique, MPD, que de l’OGP.
« Aujourd’hui, le DG de l’OGP accorde plus d’importance aux activités de son parti politique qu’à l’OGP qui lui a pourtant tout donné. Partout où il passe, il dit haut et fort que son parti est un allié du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel. Alors qu’en réalité, il s’agit d’un pseudo-allié qui se prépare pour la présidentielle de 2020 sous sa propre bannière », a-t-il révélé.
De sources concordantes, les difficultés financières de l’OGP ont commencé depuis que son directeur général s’est lancé en politique pour diriger le parti MPD dont il est l’unique bailleur de fonds. A cela s’ajoute le recrutement abusif au sein de ce service, dont le personnel qui comptait une vingtaine de personnes avant sa nomination, s’est retrouvé aujourd’hui à plus de 300 employés.
Cette pléthore de travailleurs a explosé la masse salariale qui est passée de la cinquantaine de millions de francs guinéens à plus de 453 millions GNF.
Malgré les milliards de francs guinéens qu’engrange l’OGP comme redevances publicitaires payées par les sociétés de téléphonie mobile et agences et régies publicitaires, ce service connait des difficultés financières énormes. Celles-ci sont dues au financement du parti MPD et aux salaires de nouveaux travailleurs recrutés par népotisme.
Cette mauvaise gestion de l’OGP a conduit au devirement de tous les travailleurs qui étaient tous virés dans les banques primaires, et qui percevaient leur salaire à partir du 26 de chaque mois.
Selon un autre employé de l’OGP, après les périodes sombres de ce service, le directeur général aurait promis de recommencer à payer ses travailleurs à partir du 26 du mois d’octobre.
Mais contre toute attente, poursuit-il, les menaces du gouverneur et des présidents des cinq communes de Conakry l’ont contraint à changer d’avis.
C’est pourquoi, soutient-il, ce mois-ci, les travailleurs de l’OGP n’ont pas encore perçu leur salaire du mois d’octobre, car le directeur général a préféré honorer ses engagements vis-à-vis du gouvernorat et des cinq communes de Conakry, auxquels il aurait payé 25% d’un montant d’environ 459 millions GNF.
Malgré le paiement au gouvernorat et aux communes de Conakry d’une partie de la part des redevances publicitaires, l’OGP est loin de s’extirper du gouffre dans lequel l’a plongé la gestion catastrophique de son DG, Paul Moussa Diawara.
Du blocage des comptes bancaires de l’OGP à la BCRG et au trésor jusqu’à l’ouverture d’un nouveau compte bancaire pour ce service public dans une banque primaire, en lieu et place de la BCRG, l’organe de régulation des publicités en Guinée se dirigerait droit vers la faillite au grand dam de ses travailleurs qui étaient pourtant heureux avec les anciens directeurs qui se sont succédé à la tête de cette boite devenue une vache laitière pour ses responsables.
Selon un habitant du quartier Almamya, dans la soirée du jeudi 23 novembre, M. Cissé, un créancier du DG de l’OGP, se serait donné en spectacle en bloquant le passage à Paul Moussa Diawara, à qui il réclamait une somme de 25 millions GNF que celui-ci aurait catégoriquement refusé de payer.
Outre les problèmes internes, les banques primaires qui ont passé des dettes aux employés de l’OGP dont les salaires étaient autrefois virés, auraient aussi menacé de créer des ennuis aux responsables de ce service public relevant du ministère de la Communication. Des menaces que la directrice des ressources humaines aurait prises au sérieux. Car, celle-ci aurait promis de revirer très prochainement tous les travailleurs de l’OGP.
En attendant le paiement de leur salaire du mois d’octobre, les travailleurs de l’OGP qui ne savent plus à quel saint se vouer, doivent encore continuer de prendre leur mal en patience tout en s’apprêtant à affronter les fêtes de fin d’année dans un service qui a déjà perdu sa réputation et son ambiance d’antan.
Boua King
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