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Sida: un médicament préventif va être autorisé en France

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truvada_sida_médicament[dropcap]L[/dropcap]e traitement antirétroviral du laboratoire Gilead, aujourd’hui dispensé aux personnes séropositives, va bientôt pouvoir être utilisé à titre préventif par les séronégatifs.

Certains y voient un préservatif médicamenteux. Le traitement antirétroviral Truvada du laboratoire Gilead, aujourd’hui uniquement dispensé aux personnes séropositives afin de lutter contre l’infection par le virus du sida, va bientôt pouvoir être utilisé à titre préventif par les séronégatifs. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé lundi à l’Assemblée, lors de la discussion sur le budget de la Sécurité sociale, qu’elle était «?favorable à la publication d’une recommandation temporaire d’utilisation dans le courant de la première quinzaine de décembre?» pour cette nouvelle indication du Truvada.

Elle a également indiqué que l’Assurance-maladie rembourserait intégralement ce traitement dès le début de l’année prochaine. Un engagement fort, car le Truvada coûte tout de même 500 euros la boîte de 30 comprimés, soit 6.000 euros par patient et par an. Environ de 20.000 à 40.000 personnes ayant des comportements sexuels à risques seraient concernées. Principale cible?: les hommes homosexuels. «?C’est un enjeu de santé publique majeur car c’est le seul groupe où le nombre de nouvelles contaminations par le virus du sida ne baisse pas?», a déclaré Marisol Touraine. «?Un homosexuel masculin a 200 fois plus de risques qu’un hétérosexuel d’être contaminé?», explique Antoine Henry, porte-parole de l’association Aides, qui milite depuis longtemps pour cette prophylaxie préventive.

Alternative au latex

Le traitement sera prescrit uniquement dans les hôpitaux ou les centres de dépistage, après un bilan des pratiques sexuelles, et le patient fera l’objet d’un suivi médical. Dans un peu plus d’un an, le brevet du Truvada va tomber dans le domaine public, ce qui permettra de mettre sur le marché des copies moins chères.

Seuls les Etats-Unis et le Québec autorisent aujourd’hui ce traitement à titre préventif. La hantise des autorités sanitaires étant que les populations rejettent le préservatif, qui a eu tant de mal à s’imposer depuis une trentaine d’années, mais qui constitue toujours la meilleure barrière connue contre la propagation du virus lors des rapports sexuels. Le médicament «?ne peut se substituer au préservatif?», a martelé la ministre de la Santé. «?Le taux de protection est équivalent à celui du préservatif?», déclare au contraire Antoine Henry. Selon lui, il est nécessaire d’autoriser une alternative au latex, qui ne marche pas «?en cas de dysfonctionnement érectile, de blocage psychologique, ou pour toutes les pratiques?». Au-delà de ces particularités, «?il est difficile de ne jamais commettre un écart avec tous ses partenaires, tout au long de sa vie?», or, pour?les?homosexuels, la prévalence du?sida est telle que souvent l’écart ne pardonne pas.

Les Echos

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