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Un an après l’assassinat de Mohamed Koula Diallo, la presse guinéenne réclame justice

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[dropcap]A[/dropcap] travers une marche pacifique, la presse guinéenne a célébré ce lundi 6 Février, le premier anniversaire de l’assassinat du journaliste Mohamed Koula Diallo du site Guinée7, tué par balle le 5 Février dernier au siège au siège de l’UFDG.

Depuis la HAC, en passant par le Port autonome de Conakry jusqu’au ministère de la Justice, les journalistes, soutenus par des hommes politiques tels Bah Oury, Baidy Aribo et Elie Kamano, ont fait cette marche en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Justice pour Koula. Halte aux violences faites aux journalistes! Un mort de plus, un mort de trop!

Au terme cette marche, une déclaration commune a été lue par la porte-parole Mame Diallo pour condamner toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes ainsi que des travailleurs des médias.

Voici l’intégralité de cette déclaration:

Il y a un an, le 5 février 2016, notre collègue, notre ami, notre frère, Elhadj Mohamed Koula Diallo, journaliste du site guinee7.com, a été tué pendant qu’il faisait un reportage au siège de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée. Depuis, nous attendons Justice.

Au-delà de Elhaj Koula Diallo, un autre confrère, Chérif Diallo de la radio Espace FM est porté disparu depuis des années. Jusque-là, nous n’avons aucune nouvelle de lui.

Nous vous rappelons qu’à sa 68e session, en 2013, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution A/RES/68/163, qui a proclamé le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution a exhorté les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. La date a été choisie en mémoire de l’assassinat de deux journalistes français au Mali le 2 novembre 2013.

Cette résolution historique condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias. Elle exhorte également les États membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en faire rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Elle demande en outre aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue.

L’accent que cette résolution met sur l’impunité tient au fait préoccupant qu’au cours de la dernière décennie, plus de 700 journalistes ont été tués parce qu’ils informaient le public.

Dans le cas de la Guinée, il est important d’interpeller les autorités sur le cas des professionnels des médias qui ne font que leur devoir d’informer le public. Il est vrai que des droits ont été très chèrement acquis, mais il reste encore beaucoup à faire pour faire comprendre aux uns et aux autres que le journaliste doit être protégé, parce que sa mission est d’utilité publique et concourt à l’éveil et à la formation des esprits et des consciences. Si aujourd’hui l’on peut se réjouir des libertés individuelles et collectives, les journalistes y sont pour beaucoup.

Les circonstances de la mort d’Elhadj Koula Diallo ont eu l’effet d’un électrochoc dont l’onde a traversé toute l’opinion publique guinéenne et même au-delà. Les journalistes individuellement et à travers leurs différentes associations, se sont mobilisés, pour dire haut et fort « TROP C’EST TROP ». Et depuis, l’on peut se féliciter de la mobilisation et de la solidarité qui ont caractérisé leurs actions. Cela doit continuer et la pression ne doit pas être relâchée. Il faut que justice soit rendue. Jusqu’ici, des promesses ont été faites, des personnes interpellées, mais les considérations politiques et les amalgames tendancieux que l’on perçoit par-ci par-là nous obligent à garder la tête froide et à ne pas se laisser ni endormir ni manipuler. Notre confrère est mort en plein exercice de son métier, nous devons nous battre pour que cela ne soit plus, pour que le journaliste se sente en toute sécurité partout en Guinée.

Nous réitérons notre appel envers la Justice pour que tout soit mis en œuvre pour faire toute la lumière sur cet assassinat et pour que les coupables soient punis à la hauteur de leur forfaiture. Nous comptons sur la collaboration des institutions compétentes en la matière et nous continuons à faire confiance à la Justice, pour la fin de l’impunité.

Vive la Justice

Vive la liberté de la presse

Non à l’impunité

Je vous remercie.

 

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